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Tumeurs testiculaires

Les tumeurs testiculaires sont les deuxièmes tumeurs les plus fréquentes chez le chien après les tumeurs cutanées et représentent plus de 90 % des tumeurs génitales du mâle. Une étude récente  évalue leur prévalence à 27 % chez les chiens mâles entiers.

L’âge au diagnostic est d’environ 10 ans. Les tumeurs positionnées sur les testicules cryptorchides se développent plus tôt.

Races prédisposées : boxer, berger Allemand, Colley, Shetlands, bichons maltais, braques de Weimar, Fox Terriers, les Husky Sibériens et les Lévriers Afghans

Les tumeurs testiculaires sont essentiellement primitives et sont de trois types :

  1. les leydigomes : issus des cellules interstitielles (cellules de Leydig) qui se trouvent entre les tubes séminifères et produisent de la testostérone

  2. les séminomes : issus des cellules germinales dans les tubes séminifères

  3. les sertolinomes : issus des cellules épithéliales (cellules de Sertoli) qui forment la barrière hémato-testiculaire, participent à la spermatogenèse et synthétisent entre autres, de l’oestradiol.

 

Plusieurs types tumoraux peuvent cohabiter au sein du même testicule. Les leydigomes se développent rarement sur les testicules cryptorchides contrairement aux séminomes et aux sertolinomes.

D’autres types cellulaires sont décrits tels que des adénomes, des adénocarcinomes du rete testis, des carcinomes, des fibrosarcomes, des gonadoblastomes, des hémangiosarcomes, des kystes épidermoïdes bénins, des leiomyomes, des lymphomes, des sarcomes et des tératomes.

Les tumeurs testiculaires sont le plus souvent asymptomatiques et la découverte d’une masse testiculaire est fortuite. Néanmoins une baisse de la libido et de la qualité de la semence peut être observée chez le chien reproducteur.

 

L’asymétrie testiculaire est fréquente mais pas toujours présente. Les tumeurs testiculaires sont bilatérales dans 45% des cas.

Le testicule tumoral a une consistance indurée contrairement au testicule controlatéral mou voire atrophié.

  • L’augmentation de taille d’un testicule cryptorchide est évocatrice d’une tumeur.

  • Si cette augmentation de taille est brutale et associée à de la douleur, une torsion testiculaire doit être envisagée.

 

Les tumeurs testiculaires peuvent envahir les structures adjacentes mais métastasent peu et tardivement. Les sites de métastases sont les nœuds lymphatiques régionaux, les yeux, le cerveau, les poumons,, les reins,, la rate,, les surrénalesle pancréas, la peau et le péritoine.

 

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Photo 1 : testicule abdominal tumorisé : parenchyme hétérogène et contour bosselé

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Photo 2 : testicule abdominal tumorisé en coupe transversale : parenchyme hétérogène

Des symptômes paranéoplasiques peuvent apparaitre en raison de la production hormonale autonome des tumeurs. L’hyperoestrogénisme est le principal syndrome observé. L’hyperoestrogénisme peut se traduire par un syndrome de féminisation (perte de la libido, attirance des autres mâles, fourreau pendulaire consécutif à une diminution de la taille de la verge, gynécomastie, galactorrhée), une alopécie tronculaire symétrique non prurigineuse d’installation progressive avec un pelage sec et fragile et une hyperpigmentation de la ligne moyenne du prépuce, une hypoplasie médullaire se traduisant par des signes d’anémie non régénérative et une immunodépression, une métaplasie squameuse de la prostate et une infertilité.

 

L’hyperoetrogénisme est présent dans 50 % des cas de sertolinomes et les sertolinomes sur testicules cryptorchides sont plus souvent associés à un syndrome de féminisation que les sertolinomes sur des testicules en position scrotale. Les séminomes et les leydigomes sont moins souvent associés à un syndrome de féminisation.

L’échographie est l’examen de choix pour confirmer la présence d’une tumeur testiculaire et juger de son extension locale. Cependant seule l’analyse histologique permet d’établir un diagnostic de certitude. Un bilan d’extension complet et une recherche de syndrome paranéoplasique (frottis et dosages hormonaux) doivent être réalisés. La castration accompagnée éventuellement d’une chimiothérapie est le traitement de choix.

Les tumeurs testiculaires sont d'aspect variable. Le testicule tumoral est souvent de taille augmentée avec un contour irrégulier et un parenchyme hétérogène. La lésion peut se limiter à un petit nodule (Figure 1 et 3) ou apparaitre comme une grosse masse organisée (Figure 1). La nature histologique des tumeurs testiculaires ne peut être évaluée sur le seul aspect échographique. Cependant, les séminomes et les leydigomes sont généralement décrits comme de petits nodules bien délimités et les sertolinomes comme des masses plus hétérogènes.

Des modifications prostatiques doivent être recherchées (hyperplasie bégnine, métaplasie squameuse). Les nœuds lymphatiques iliaques sont de taille augmentés en cas de métastases.

Diagnostic différentiel :

Kyste testiculaire 

Orchite

 

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Figure 1 : tumeur testiculaire se limitant à un nodule hypoéchogène dans le parenchyme testiculaire

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Figure 2: Tumeur testiculaire chez un chien Golden Retriever de 12 ans présentant une asymétrie testiculaire. Le parenchyme testiculaire est envahi par une masse cavitaire. Des éléments hyperéchogènes sont présents dans les cavités anécchogènes. CERCA

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Figure 3 : Leydigomes bilatéraux chez un chien Border Collie de 13 ans présentant une asymétrie testiculaire. Le testicule de gauche présente un nodule hypoéchogène bien délimité avec de petites plages anéchogène. Le testicule de droite est de taille augmentée et présente une masse de grande taille cavitaire occupant presque tout le parenchyme testiculaire. Service d’imagerie de l’ENVA

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Thèses d'Elena Bajora et de Flore Brutinel - Ecole nationale vétérinaire d'Alfort

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