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Testicule
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Prostate
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Métaplasie squameuse de la prostate
Prostatite
La prostatite se définit comme une inflammation du parenchyme prostatique. Elle peut être aigüe ou chronique. Une prostatite aigüe non traitée peut devenir chronique et une prostatite chronique peut s’aggraver et devenir aigüe.
Cette inflammation est souvent retrouvée dans les cas de syndrome prostatique mais des bactéries semblent n’être retrouvées que dans un cas sur trois. La prostatite serait secondaire à une infection ascendante de bactéries commensales de l’urètre sur une prostate malade (hyperplasie glandulokystique par exemple). Une dissémination de germes par voie hématogène (orchite, épididymite) et une extension d’une infection du bas appareil urinaire sont aussi décrites. Escherichia Coli est la bactérie la plus souvent impliquée mais Staphylococcus intermedius, Streptococcus canis, Enterococcus faecalis, Pseudomonas aeruginosa sont parfois retrouvées. Brucella canis, des mycoplasmes et des agents fongiques sont décrits.
Les prostatites chroniques sont plus fréquentes et touchent les mâles entiers et les mâles atteints de prostatite avant leur castration.
Lors de prostatite aigüe, on retrouve :
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Des signes cliniques généraux : abattement, anorexie, vomissements, fièvre
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Des symptômes liés au syndrome prostatique : pertes de sang intermictionnelles, troubles de la miction et de la défécation, douleur abdominale caudale, boiteries.
Les prostatites chroniques sont souvent de découverte fortuite lors d’une échographie abdominale ou lors d’une consultation pour infertilité. Elles peuvent se traduire par des cystites chroniques récidivantes.
Le toucher rectal est peu spécifique mais peut permettre d'objectiver une douleur. Mise à part une neutrophilie en cas de prostatite bactérienne, les examens hématologique et biochimique sont peu spécifiques.
La prostate peut être de taille normale à augmentée. Elle est symétrique en cas de processus aigu mais peut être déformée en cas d’inflammation chronique ou de la présence de kystes ou d’abcès (Figures 1 et 2).
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Lors de prostatite aigüe, le parenchyme prostatique tend à être hypoéchogène. une stéatite péricapsulaire (graisse hyperéchogène) associée ou non à de l’ascite (petite quantité de fluide anéchogène entre la prostate et le tissus adipeux) peut être observée (Figure 2). Une lymphadénomégalie locorégionale est souvent notée lors de prostatites aigues.
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Lors de prostatite chronique, il est hétérogène avec des zones hyperéchogènes irrégulières (zones de fibrose ou minéralisations) et des zones hypoéchogènes à anéchogènes correspondant à des kystes ou des abcès. Des travées hypoéchogènes concentriques peuvent être observées.
La prostate a tendance à être plus échogène et plus hétérogène que lors d’hyperplasie bénigne de la prostate, cependant ces deux affections ne peuvent pas toujours être différenciées.
Diagnostic différentiel :
Hyperplasie bénigne de la prostate
Après le traitement d’une prostatite, le parenchyme conserve un aspect hétérogène et ne doit pas être systématiquement interprété comme une récidive.

Figure 1 : prostate de taille augmentée et d'échogénéicité hétérogène, CERCA

Figure 2 : Prostatite aigüe et probables abcès prostatiques chez un chien Berger des Pyrénées mâle entier de 10 ans présentant un abattement, une anorexie, des vomissements et des épisodes de dysurie. Les contours prostatiques sont irréguliers et flous. Le parenchyme est hétérogène avec la présence de cavités anéchogènes à contours irréguliers (kystes ou abcès). Une petite quantité de fluide anéchogène est visible à côté de la prostate, ainsi qu’une stéatite. CERCA